Parce que l’Europe peut nous faire gagner des droits
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- Le 5 mars 2023 à 23:15
- par Yohann
Écrire que l’Europe peut faire gagner des droits aux livreurs ubérisés pourrait faire sourire certains, tant la Commission européenne avec l’appui du PPE (droite au Parlement européen) à tendance à s’agenouiller systématiquement devant les lobbyistes des multinationales.
Or, si les livreurs peuvent enfin espérer avoir de futurs droits et notamment penser à être salariés avec tous les avantages que cela implique, cela passe, à court terme, par l’Union européenne.
Nous le savons. Rien n’arrivera du gouvernement d’Elisabeth Borne et d’Emmanuel Macron.
Notre président de la République est l’ami d’Uber Eats et de Deliveroo. Les Uber-Files confirment ce que nous pensons depuis longtemps. La Macronie dans son ensemble, du président aux députés, préfère que Uber et Deliveroo piétinent le droit du travail. Ils préfèrent baisser la tête et ne pas regarder lorsqu’il s’agit de donner des droits que les livreurs méritent pourtant.
Combien d’accidents, combien de morts par leurs inactions ?
Sommes-nous des auto-entrepreneurs ou des salariés ?
Les dernières décisions de justice ne font plus l’ombre d’un doute. Nous sommes salariés. Point ! Le droit du travail est un droit simple. Y a-t-il subordination ? Voilà ce que regardera le juge. Uber Eats et Deliveroo ont beau jeu de dire que nous sommes auto-entrepreneurs, le juge ou les prud’hommes doivent regarder les conditions de travail
Encore l’été dernier, 2500 livreurs ont été suspendus en France. Il y a donc ici sanction des plateformes. Nous ne choisissons pas nos tarifications, nos clients, nous ne pouvons rester en contact avec nos clients. La subordination n’est plus à prouver. Nous devons donc être salariés !
Pourtant sur le plan national donc la Macronie ne veut pas nous donner les droits que nous méritons.
Une future directive en préparation pour donner plus de droits aux livreurs…
Jeudi 23 février 2023, le syndicat des livreurs upérisés toulousains à eu la chance de débattre avec Leila Chaibi, députée européenne qui se bat depuis des années pour la cause des livreurs au Parlement européen, mais aussi François Piquemal, député de la 4eme circonscription de Haute-Garonne qui a travaillé plusieurs fois avec le syndicat CGT des Livreurs Ubérisés, et enfin le député Louis Boyard.
Durant deux heures, nous avons débattu et partagé sur nos conditions de travail. De cette souffrance que nous connaissons, des peurs des accidents, des temps d’attente aux restaurants non payés, des comptes suspendus à tout moment par les plateformes. De cette injustice que nous vivons aux quotidien.
Leila Chaibi est revenue sur la dernière victoire que les livreurs ont obtenu au Parlement européen le 2 février dernier.
Avant cette date, la Commission européenne avait fait un premier geste en évoquant une présomption de salariat. Le Parlement européen est allé dans ce sens. Il reste une étape. A présent, la Commission, des représentants du Parlement européen et le Conseil de l’Europe, (les chefs d’États), doivent se réunir en vue d’écrire une directive. Les États auront ensuite deux ans pour la transcrire en droit interne.
C’est parce que les livreurs se sont battus, ont manifesté par centaines dans plusieurs villes de France mais aussi dans toute l’Europe que nous sommes presque arrivés au but ! C’est parce que les syndicats CGT de livreurs ont manifesté et se sont coordonnés dans la lutte que nous pouvons bientôt envisager un futur.
La bataille n’est pas encore gagnée. A coup sûr, le Syndicat CGT des Livreurs Ubérisés sera dans la rue que cela soit à Toulouse ou à Bruxelles pour faire entendre nos revendications et nos droits.
Il n’est pas encore temps de faire retomber la pression. Cela passe déjà par le 7 mars prochain !
Nous appelons les livreurs à manifester dans les rues de Toulouse avec le syndicat.