Syndicat CGT Transports
Les Coursiers à Vélo Toulousains
Les liraisons au bout du monde et dans des zones dangereuses :
Une aberration tant par la distance que par le danger d'y aller à vélo
Le travail de coursier, en extérieur, est extrêmement éprouvant par températures extrêmes
Les coursiers, cyclistes, souffrent d'autant plus de la chaleur et de la pollution.
Les conditions hivernales, (froit, humidité, ...), sont également éprouvantes pour des travailleurs qui n'ont pas de local ou se réchauffer
Eté comme hiver, les coursiers Just Eat n'ont pas de locaux à Toulouse.

Just Eat : les « salariés » priés de demander au contribuable de financer leur outil de travail

Dans un email interne du 16 mars 2022, la direction de Just Eat France incitait les salariés toulousains à recourir aux aides publiques à l’achat de vélos à assistance électrique destinées au grand public.

Cette incitation, qui n’étonna personne parmi les salariés concernés, procédait d’un constat simple : la société, tenue par la loi de fournir à ses salariés le matériel indispensable au travail, n’a jamais satisfait à cette obligation !

Les obligations de l'employeur, on verra plus tard...

En mars 2021, lorsque les équipes sont venues sur place ouvrir le service de livraison dans la Ville Rose, il a été dit et répété aux salariés que Toulouse serait temporairement une ville « remote », [gérée à distance], c’est-à-dire sans locaux sur place, et de fait sans matériel. Les coursiers devraient donc, - temporairement qu’ils disaient -, utiliser leurs vélos personnels. Cette situation, illégale au regard des obligations de la société, - locaux pour stocker le matériel, vélos, sacs, tenues, vestiaires pour les salariés, … -, est devenue permanente, sans que l’on sache exactement pourquoi.

A ceci près que cette absence de locaux, pour illégale qu'elle soit, ne simplifie pas non plus le fonctionnement logistique au jour le jour pour les salariés.

Ces derniers sont contraints de démarrer leurs quarts de travail depuis chez eux, puis de rentrer directement chez eux une fois le travail terminé. De fait, cela rend impossible la mise à disposition de vestiaires, - obligatoires quand les salariés doivent porter une tenue de travail et des équipements de protection -, ainsi que d’un espace de stockage et de recharge des batteries des salariés, le nettoyage des tenues, …

Cette anomalie cocasse a donc conduit la société à proposer à ses salariés une solution bâtarde :

Aller louer directement des vélos en lieu et place de l’entreprise !

Ainsi le salarié va directement louer un vélo auprès de la société Swapfiets, signant un contrat en son nom propre, payant la location.

Just Eat sauve la face en remboursant à son salarié 70 % du montant de la location, le 15 du mois suivant.

Outre le fait qu’il n’est ni légal ni admissible pour une entreprise d’imposer à ses salariés de payer pour avoir leur outil de travail, cette solution vise aussi à contourner l’ensemble des responsabilités de l’employeur : en cas de vol, de perte, de destruction par accident, … le contrat étant au nom du  coursier et de lui seul, celui-ci est responsable et doit payer les dommages, franchises d’assurance, en lieu et place de son employeur.

Cette magouille, parfaitement illégale, permet à Just Eat de s’en tirer à bon compte : non seulement a société ne fournit pas de locaux, mais en plus elle ne fournit pas de matériel et opère un véritable transfert des risques sur ses salariés !

Ces derniers n’étant pas naïfs, aucun d’entre eux n’a jamais accepté le prétendu « partenariat » avec Swapfiets. Compte tenu des risques de vol, de casse et d’accident, la plupart sont restés avec un matériel d’entrée de gamme.

Consciente de ce problème et de l’impact que cela a eu sur les performances et temps de livraison, bien loin de prendre ses responsabilités et d’investir sur les outils de travail, Just Eat a encore trouvé la parade, cette fois en faisant compenser son incurie par l’argent du contribuable !

Assistanat, quand tu nous tiens…

C’est dans ces conditions que la direction a adressé le 16 mars 2022 aux salariés toulousains, un email intitulé « newsletter » dans lequel ils étaient encouragés à recourir aux aides – du contribuable - à l’achat de vélos à assistance électrique, destinées au grand public.

Pour faire bon effet, l’email en question comprenait même les liens hypertextes vers les plateformes de demande d’aides à l’achat de VAE par la région Occitanie et Toulouse Métropole. Il est rappelé que ces aides son destinées aux particuliers, certainement pas à compenser la pingrerie d’une entreprise privée qui décidément n’a jamais cessé de confondre ses salariés avec des travailleurs ubérisés, ni de se foutre de la gueule du monde.


Extrait de l’email communiqué aux salariés le 16 mars 2022

Quand on sait que quelques mois seulement après, Just Eat laisse plus de 300 salariés sur le carreau, les élu(e)s de la région Occitanie et de Toulouse Métropole apprécieront la magouille.

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